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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/254

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terre comme à l’ordinaire. L’après-midi l’officier de garde informa le capitaine que le chef Téabouma était venu avec un présent d’ignames et de cannes à sucre. Il lui envoya en retour deux jeunes chiens, un mâle et une femelle. Le chien est blanc, tacheté de feu, et la chienne a le poil entièrement roux, ou de la couleur d’un renard d’Angleterre. On rapporte cette particularité, parce que ces deux chiens pourront très-bien propager leur espèce dans cette contrée. Ce chef ne pouvait d’abord se persuader qu’on lui donnât les deux chiens ; dès qu’il en fut convaincu, il parut transporté de joie, et à l’instant même il les conduisit à son habitation.

» Le 10, deux canots se rendirent à l’île de Balabéa ; le chef, appelé Téaby, et les habitans qui s’étaient assemblés sur le rivage, afin de voir les Européens, leur firent l’accueil le plus obligeant. Néanmoins, pour n’être point trop pressés par la foule, les officiers tirèrent une ligne, et avertirent les insulaires de ne point passer outre. Ils se conformèrent à cette défense, et bientôt après l’un d’eux sut la tourner à son avantage : il avait quelques cocos qu’un des nôtres voulut lui acheter, et qu’il ne jugeait pas à propos de vendre. S’étant retiré, et se voyant suivi par l’acheteur, il s’assit sur le sable, traça autour de lui un cercle, comme il l’avait vu faire aux gens de l’équipage, et signifia à celui qui l’importunait de ne point dépasser sa ligne de démarcation : on souscri-