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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/64

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litaires ; c’est-à-dire, d’une grande quantité d’étoffes, de turbans, de cuirasses et de casques. La longueur de quelques-uns de ces casques embarrassait beaucoup ceux qui les portaient ; tout leur équipage semblait mal imaginé pour un jour de bataille, et plus propre à la représentation qu’au service. Quoi qu’il en soit, il donnait sûrement de la grandeur à ce spectacle, et les guerriers ne manquaient pas de se montrer sous le point de vue le plus avantageux.

» Des pavillons, des banderoles, etc., décoraient les pirogues, de sorte qu’elles formaient un spectacle majestueux que nous ne nous attendions pas à voir dans ces mers. Des massues, des piques et des pierres composaient leurs instrumens de guerre. Les bâtimens étaient rangés près les uns des autres, la proue tournée vers la côte : le vaisseau amiral occupait le centre. Indépendamment des bâtimens de guerre, on voyait cent soixante-dix doubles pirogues moindres, toutes portant une petite cabane, avec un mât et une voile, ce dont manquaient les pirogues de guerre. Nous les jugeâmes destinées aux transports, à l’avitaillement, etc., car ils ne laissent dans les bâtimens de guerre aucune espèce de provisions. Je calculai qu’il n’y avait pas moins de sept mille sept cent soixante hommes sur ces trois cent trente bâtimens : ce nombre paraît d’autant plus incroyable, qu’on nous dit qu’ils appartenaient seulement aux districts d’Attahourou et d’Ahopa-