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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/171

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on n’aperçoive pas aisément si elle rougit. On voit ensuite toutes les nuances intermédiaires jusqu’au brun vif qui touche au teint brun-noir de la seconde race. Leurs cheveux sont communément noirs, forts ; ils flottent naturellement en boucles gracieuses, et l’huile parfumée de cocos qu’on y répand les rend très-luisans. J’en ai vu peu d’un brun jaunâtre ou couleur de sable : souvent les extrémités seules étaient jaunâtres, et les racines, d’un brun plus foncé. Je n’ai remarqué qu’un homme à O-taha dont les cheveux fussent parfaitement roux : son teint, plus blanc que celui de ses compatriotes, était parsemé de taches rousses.

» En général les Taïtiens ont les traits du visage réguliers, doux et agréables ; la partie inférieure du nez est un peu large. La physionomie des femmes est ouverte et gaie, et leurs yeux sont grands, vifs et étincelans : elles ont le visage plus rond qu’ovale, les traits d’une symétrie parfaite, et embellis par un sourire qu’il est impossible de décrire. Le corps, au-dessus de la ceinture, est bien proportionné ; les contours ont un charme et une grâce inexprimables. La plupart des éris et des manahaunés ont une stature athlétique ; mais ils ont toujours quelque chose d’efféminé : les pieds sont un peu larges, et ils s’écartent des proportions du reste du corps. Le bas peuple est aussi généralement bien fait et bien proportionné ; mais il est plus actif, ses membres et ses jointures ont plus de souplesse. Les femmes