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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/207

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sous un ciel chaud, bien nourries, et point affaiblies par le travail, ont plus de force et un tempérament plus ardent, et qu’elles mettent au monde plus de filles que de garçons. On assure qu’au royaume de Bantam il naît dix femmes pour un homme. Les remarques que je viens de faire ne sont que des conjectures, et je souhaite qu’on recueille à l’avenir, avec plus de soin, des faits sur cette partie de l’histoire de l’homme.

» On a prouvé par des listes très-exactes des morts que dans la plupart des pays de l’Europe la proportion des hommes aux femmes est à peu près égale, ou s’il existe de la différence, que le nombre des mâles est plus considérable dans la proportion de 105 à 100. Si c’est là la mesure générale de la nature, l’habitude de la polygamie l’a dérangée dans l’Asie et dans l’Afrique, en énervant l’espèce des mâles. La polygamie étant ainsi établie sur une partie du globe, et la monogamie sur une autre, nous avons lieu de soupçonner que la pluralité des maris est actuellement établie à l’île de Pâques. On dit qu’anciennement les femmes des Mèdes avaient plusieurs maris à la fois, et que celles qui n’en avaient que cinq étaient réputées mal pourvues : chez les anciens Bretons, dix ou douze hommes n’avaient qu’une seule femme ; on permet aux femmes de qualité, sur la côte de Malabar, d’épouser autant d’hommes qu’il leur plaît ; et enfin un voyageur nous a assuré dernièrement qu’au royaume de Thibet plusieurs