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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/219

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bonté de leur cœur ; la connaissance qu’ils ont des plantes, des oiseaux, des poissons, des coquillages, des insectes, des vers, etc., des astres et de leurs mouvemens, des vents et des saisons ; leur poésie, leurs chansons, leurs danses et leurs ouvrages dramatiques, leur théogonie et leur cosmogonie ; la distinction des rangs et les usages divers de leur société civile ; les moyens employés pour la défense du pays et le châtiment des peuplades ennemies : tout annonce qu’ils sont infiniment supérieurs aux tribus dont on a parlé plus haut.

» Le climat contribue sans doute à ces avantages, et on pourrait même dire, avec raison, que c’en est la principale cause ; mais comme nous avons découvert plus à l’ouest de nouvelles îles, sous le même climat et sous la même latitude dont les insulaires étaient bien moins avancés dans la civilisation et dans les jouissances de la vie, il faut chercher ailleurs l’origine de cette différence.

» Les idées et les progrès des hommes dans les sciences, les arts, les manufactures, la vie sociale, et même la morale, doivent être regardés comme la somme totale des efforts qu’a faits le genre humain depuis son existence. Les premières peuplades entretinrent sûrement des liaisons entre elles ; elles propagèrent et amassèrent ainsi des connaissances utiles, des principes fixes, des règlemens positifs, des professions mécaniques, qui se transmirent à leur postérité. Les sciences, les arts, les manu-