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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/220

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factures, les lois et les principes de l’Égypte et des nations de l’Orient furent adoptés en partie par les Grecs, qui les transmirent aux Romains ; les peuples modernes ont retrouvé plusieurs découvertes qui avaient été perdues long-temps depuis les anciens. Deux systèmes remarquables sortirent de la Chaldée et de l’Égypte, et se répandirent, l’un dans l’Inde, à la Chine et aux extrémités de l’Orient, et le second à l’ouest et au nord. On en aperçoit encore çà et là des restes ; mais dans l’intérieur de l’Afrique méridionale et sur tout le continent de l’Amérique on n’en a point découvert de vestiges, ou du moins très-peu. Plus une peuplade ou une nation a conservé des restes des anciens systèmes, plus elle les a modifiés et adaptés à sa position particulière, plus elle a créé de nouvelles idées et de nouveaux principes sur cette première base, et plus cette peuplade doit être avancée dans la civilisation et jouir d’un certain degré de félicité ; au contraire, elle doit être plus ou moins misérable, suivant que les circonstances l’auront obligée à oublier les anciens systèmes, surtout si elle n’a pas réparé cette perte par de nouveaux principes et de nouvelles idées fondés sur le même plan. Différentes causes peuvent avoir produit dans les peuples qui ont quitté la mère-patrie l’oubli des idées que celle-ci conservait : des haines intestines, par exemple, obligent des hommes à abandonner leur pays et le climat dans lequel ils ont été élevés. Pour se