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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/230

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dire avec raison, sa divinité tutélaire. Taïti et Eimeo sont sous la direction particulière de Oroua-Attou ; Tanè préside à Houaheiné ; O-rou à Oulietea ; Orra à O-Taha ; Taooutou à Bolabola ; O-Tou à Mauroua ; et Taroà est la divinité principale de Tabouamànou. C’est toujours à cette divinité particulière que le grand-prêtre de chaque île s’adresse dans les prières qu’il fait au grand moraï du prince de l’île. Ils croient que la grande divinité est la cause première de tous les êtres divins et humains ; et, comme ces peuples ont mêlé partout l’idée de la génération, on la retrouve dans l’origine de leurs dieux inférieurs : voilà pourquoi ils donnent à l’Eatoua-Rahaï une compagne du sexe féminin : tous les Eatouas inférieurs, et même les hommes, viennent de l’union de l’Eatoua-Rahaï avec cet être du sexe féminin. Sous ce point de vue, ils donnent à la grande divinité le nom de Ta-rou-Tèay-Etoumo, la grande tige génératrice ; mais sa femme n’est pas de la même nature que lui : ils croient que c’est une substance matérielle et dure, qu’ils appellent O-Te-Papa, un rocher. Ce couple a procréé O-hina, la déesse qui a créé la lune, et qui habite dans un nuage noir qu’on voit au milieu de cette planète ; Te-Vhettou Mataraï, le créateur des étoiles ; Oumarrio, le dieu et le créateur des mers ; Orré-Orré[1], qui est le dieu des vents. Mais la mer est sous la direction de treize dieux, qui ont tous des fonctions parti-

  1. Orri signifie le vent.