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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/245

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» Il faut sans doute attribuer l’état de décomposition de ces collines à l’action perpétuelle du soleil qui calcine leur surface : les grosses pluies doivent entraîner ensuite les parties décomposées. Si l’on admet cette supposition, on expliquera pourquoi leurs flancs offrent de si grandes inégalités. Les diverses substances dont elles sont formées, étant plus ou moins perméables à la chaleur du soleil, se détachent dans la même proportion du lieu qu’elles occupaient primitivement ; c’est peut-être par cette cause que les sommets qui présentent une roche plus dure ont résisté, tandis que plusieurs portions de la pente ont été détruites. J’ai observé que les sommets de la plupart des montagnes couvertes d’arbres sont d’un aspect plus uni, et c’est, à mon avis, parce qu’elles ont un abri qui les préserve de la pluie et du soleil.

» La ville de Sainte-Croix, qui a peu d’étendue, est assez bien bâtie ; les églises n’ont rien de magnifique au-dehors, mais l’intérieur en est un peu orné. Elles ne sont pas aussi belles que quelques-unes de celles de Madère : cette différence provient plutôt du caractère des habitans que de leur pauvreté. Les Espagnols de Sainte-Croix sont mieux logés et mieux vêtus que les Portugais de Madère, qui semblent disposés à se dépouiller eux-mêmes, afin d’orner leurs églises.

» On voit sur le port, presqu’en face du môle, une belle colonne de marbre, élevée de-