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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/247

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éloignés les uns des autres. Les grandes montagnes qui se prolongent au sud-ouest nous semblèrent bien boisées. Excepté des aloès en fleur que nous trouvâmes près du chemin, nous ne remarquâmes rien d’ailleurs, durant ce petit voyage, qui mérite d’être cité. Nos guides avaient beaucoup de gaieté, et ils nous amusèrent avec leurs chansons pendant la route.

» Les mules font la plupart des gros ouvrages ; nous jugeâmes que les chevaux sont rares, et destinés principalement à l’usage des officiers : ils sont d’une petite taille, mais bien faits et pleins de feu. Les habitans emploient les bœufs à traîner des tonneaux sur des chariots très-grossiers, et ils les mettent au joug par la tête ; nous les attelons par les épaules : leur méthode ne semble pas préférable à la nôtre. Dans mes promenades, je vis des faucons, des perroquets, des hirondelles de mer, des goëlands, des perdrix, des bergeronnettes, des hirondelles de terre, des martinets, des merles et des troupes nombreuses d’oiseaux des Canaries ou serins. On trouve aussi à Ténériffe deux espèces de lézards, quelques insectes, tels que des sauterelles, et trois ou quatre espèces de mouche-dragon.

» J’eus occasion de causer avec un habitant du pays, plein d’esprit, d’instruction et de mérite. Il m’apprit plusieurs choses qu’une relâche de trois jours ne m’aurait pas laissé le loisir d’observer. Il me dit, par exemple, que l’île renferme un arbrisseau qui répond exacte-