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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/248

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ment à la description donnée par Tournefort et Linné de l’arbrisseau à thé de la Chine et du Japon, et qu’il y est très-commun. Cet Espagnol ajouta qu’on extirpait cet arbrisseau, et que toutes les années il en arrachait pour sa part des milliers dans ses vignes ; que les habitans néanmoins en tirent quelquefois une boisson pareille au thé, et qu’ils lui attribuent toutes les qualités de celui qu’on achète des Chinois : ils lui donnent aussi le nom de thé ; mais ce qui est remarquable, ils assurent que les premier navigateurs européens le trouvèrent à Ténériffe.

» Le sol produit un fruit singulier que les insulaires appellent citron emprisonné ; c’est un citron parfait, enfermé dans un autre : il diffère seulement de celui qui lui sert d’enveloppe en ce qu’il est plus rond. Les feuilles de l’arbre qui donne ce fruit sont beaucoup plus longues que celles du citronnier ordinaire ; mais d’après ce qu’on m’a dit, elles sont recroquevillées et n’ont pas la même beauté.

» J’ai su de la même source qu’une espèce de raisin de Ténériffe est regardée comme un excellent remède dans les phthisies. L’air et le climat de cette île sont d’ailleurs d’une salubrité remarquable, et très-propres à donner du soulagement dans ce genre de maladie. Mon Espagnol m’en expliqua la raison : il me dit qu’on peut toujours choisir la température convenable, en fixant sa demeure d’après les divers degrés d’élévation des montagnes, et il me té-