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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/96

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rence lumineuse de la mer soit partout de la même nature. Quelquefois la lumière ne s’étend pas à une grande distance du vaisseau : l’eau qui est près du bâtiment paraît seule lumineuse, et la lumière se communique tout au plus au sommet des vagues voisines, qui s’en détachent obliquement ; c’est ce qui arrive pour l’ordinaire par un vent frais.

» J’ai observé une autre espèce de lumière phosphorique dans un long calme, ou les momens qui suivent immédiatement un long calme, après un temps chaud : elle s’étendait plus loin que la première, et même elle se mêlait avec la masse des flots : en mettant de cette eau dans une barrique, elle y devenait sombre quand elle n’était plus en mouvement ; mais dès qu’on l’agitait violemment, elle redevenait lumineuse à l’endroit où le mouvement était produit ; elle semblait s’attacher un moment au doigt ou à la main qui remuait l’eau ; mais elle disparaissait aussitôt.

» La troisième espèce de lumière phosphorique est sans doute causée par des mollusques, dont toute la figure peut s’apercevoir dans l’eau, parce qu’ils sont lumineux. J’ai remarqué, rarement à la vérité, que les poissons et les coquillages produisent les mêmes effets ; et il peut y avoir des chevrettes et d’autres insectes phosphorescens, quoique je n’en aie jamais vu. Mais le phénomène le plus singulier et le plus étonnant de ce genre frappa nos regards la nuit du 29 au 30 octobre 1772,