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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/106

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îles, est à peu près au centre de cet archipel : son circuit est d’environ une lieue et demie. Le séjour du roi, qui y tient sa cour, y attire tant de monde, que c’est la plus peuplée comme la plus fertile ; mais elle est aussi la plus malsaine. La raison que les insulaires en apportent, est qu’il s’élève des vapeurs malignes de la multitude des corps qu’on y enterre. Les eaux y sont aussi fort mauvaises. Le roi et les seigneurs s’en font apporter de quelques autres îles où l’on n’accorde la sépulture à personne. Dans toutes les Maldives, sans en excepter l’île de Malé, il n’y a pas de villes, qui soient environnées de murs : chaque île habitée est remplie de maisons, dont les unes sont séparées par des rues, et les autres dispersées. Celles du peuple sont composées de bois de cocotier et couvertes de feuilles du même arbre, cousues en double les unes dans les autres. Les seigneurs et les riches marchands en font bâtir d’une sorte de pierre blanche et polie, mais un peu dure à scier, qui se trouve en abondance au fond des canaux, et qui devient tout-à-fait noire après avoir été long-temps mouillée de la pluie ou de toute autre eau douce. La méthode qu’on emploie pour la tirer mérite d’être observée. Il croît dans les îles une sorte d’arbre qui se nomme candou, de la grosseur du noyer, semblable au tremble par les feuilles, et aussi blanc, mais extrêmement mou : il ne porte aucun fruit, et n’est pas même propre à brûler. Lorsqu’il est sec, on le