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scie en planches qui sont aussi légères que le liége. Si on a quelques grosses pierres à tirer du fond de l’eau, on y attache un câble, ce que les insulaires font d’autant plus aisément, qu’ils savent tous plonger ; ensuite ils prennent une planche de candou, qu’ils lient ou enfilent au câble fort près de la pierre : ils en mettent par-dessus une ou plusieurs autres, en un mot autant qu’il en est besoin, jusqu’à ce que le bois, flottant au-dessus de l’eau, soulève la pierre, qu’ils conduisent alors très-facilement jusqu’au bord de leur île. Pyrard assure qu’ils tirèrent ainsi jusqu’à l’artillerie de son navire submergé. Les planches du même bois leur servent à faire des radeaux bordés pour la pêche, qu’ils nomment candoupatis. Une autre propriété de ce bois, est qu’il produit du feu en frottant une pièce contre une autre, et les habitans n’emploient pas d’autre fusil pour en allumer. À l’égard de la chaux qui sert à lier les pierres des édifices, ils la font, comme dans la plus grande partie des Indes, d’écailles et de coquilles qui se trouvent au bord de la mer.

La religion des Maldives est le pur mahométisme, avec toutes ses fêtes et ses cérémonies. Chaque île a ses temples et ses mosquées. Ceux qui ont fait le voyage de la Mecque et de Médine reçoivent des marques particulières d’honneur et de respect, quelque vile que soit leur naissance, et jouissent de divers priviléges. On les nomme had-