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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/108

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gis[1], c’est-à-dire saints ; et pour être reconnus, ils portent des pagnes de coton blanc et de petits bonnets ronds de la même couleur, avec une sorte de chapelet qui leur pend à la ceinture.

L’éducation des enfans est un des principaux objets de la législation dans toutes ces îles. Aussitôt qu’un enfant est né, on le lave dans de l’eau froide six fois le jour, après quoi on le frotte d’huile ; et cette pratique s’observe long-temps. Les mères doivent nourrir leurs enfans de leur propre lait, sans en excepter les reines : on ne les enveloppe d’aucun lange. Ils sont couchés nus et libres dans de petits lits de corde suspendus en l’air, où ils sont bercés par des esclaves. Cependant on n’en voit pas de contrefaits, et dès l’âge de neuf mois ils commencent à marcher. Ils reçoivent la circoncision à sept ans ; à neuf, on doit les appliquer aux études et aux exercices du pays. Ces études sont d’apprendre à lire et à écrire, et d’acquérir l’intelligence de l’Alcoran. On leur enseigne trois sortes de lettres ; l’arabique, avec quelques lettres et quelques points qu’ils y ont ajoutés pour exprimer les mots de leur propre langue ; une autre, dont le caractère est particulier à la langue des Maldives ; et une troisième, qui est en usage dans l’île de Ceylan et dans la plus grande partie des Indes. Ils écrivent leurs leçons sur de petits tableaux de

  1. Ce mot ressemble beaucoup au mot grec αγιος, qui signifie saint.