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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/113

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du peuple. Comme la noblesse ne doit ses distinctions qu’à la naissance, c’est par elle qu’il est naturel de commencer. Outre les nobles d’ancienne race, dont quelques-uns font remonter leur origine jusqu’aux temps fabuleux, le roi est toujours libre d’anoblir ceux qu’il veut honorer de cette faveur. Il accorde des lettres, dont la publication se fait dans l’île de Malé au son d’une sorte de cloche, qui est une plaque de cuivre sur laquelle on frappe avec un marteau. Le nombre des nobles est fort grand. Ils sont répandus dans toutes les îles. Les personnes du peuple, sans en excepter les plus riches marchands, qui n’ont pas obtenu la noblesse, ne peuvent s’asseoir avec un noble, ni même en sa présence, lorsqu’il se tient debout. Ils doivent s’arrêter lorsqu’ils le voient paraître, le laisser passer devant eux ; et s’ils étaient chargés de quelque fardeau, ils sont obligés de le mettre bas. Les femmes nobles, quoique mariées avec un homme du peuple, ne perdent pas leur rang, et communiquent la noblesse à leurs enfans. Celles de l’ordre populaire qui épousent un homme noble ne sont pas anoblies par leur mariage, quoique les enfans qui viennent d’elles participent à la noblesse de leur père. Ainsi chacun demeure dans l’ordre où il est né ; et n’en peut sortir que par la volonté du souverain.

L’honneur du pays consiste à manger du riz accordé par le roi. Les nobles mêmes obtiennent peu de considération lorsqu’ils ne