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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/114

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joignent pas cet avantage à celui de la naissance. Tous les soldats en jouissent, surtout ceux de la garde du roi, qui sont au nombre de six cents, divisés en six compagnies, sous le commandement de six moscoulis. Le roi entretient habituellement dix autres compagnies, commandées par les plus grands seigneurs du royaume, mais qui ne le suivent qu’à la guerre, et qui sont employées à l’exécution de ses ordres. Leurs privilèges sont fort distingués. Ils portent leurs cheveux longs. Ils ont au doigt un gros anneau, pour les aider à tirer de l’arc, ce qui n’est permis qu’à eux. Outre le riz du roi, on assigne pour leur subsistance diverses petites îles, et certains droits sur les passages. La plupart des riches insulaires s’efforcent d’entrer dans ces deux corps ; mais cette faveur ne s’accorde qu’avec la permission du roi, et se paie assez cher, comme la plupart des emplois civils et militaires.

Dans les quatre ordres il y a divers usages communs, auxquels les grands et les petits sont également attachés. Ils ne mangent jamais qu’avec leurs égaux en richesse comme en naissance ou en dignité ; et comme il n’y a point de règle bien sûre pour établir cette égalité dans chaque ordre, il arrive de là qu’ils mangent bien rarement ensemble. Ceux qui veulent traiter leurs amis font préparer chez eux un service de plusieurs mets, qu’on arrange proprement sur une table ronde couverte de taffetas, et l’envoient chez celui qu’ils veulent