Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/150

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sent mieux. Les prisons n’étaient jamais sans un grand nombre de malheureux, les uns chargés de chaînes, et à qui l’on fournissait leur subsistance ; d’autres qui avaient la permission de l’aller demander de porte en porte avec un garde. On en faisait toujours mourir quelques-uns sans aucune forme de procès, et toute leur famille était souvent enveloppée dans leur châtiment. Ceux qui étaient capables de travailler obtenaient la permission d’élever une boutique dans la rue, vis-à-vis la prison, et de sortir pendant le jour pour vendre leur ouvrage ; mais ils étaient renfermés à l’approche de la nuit. Enfin ce roi sanguinaire fit mourir son propre fils sur le simple soupçon d’un projet de révolte, et prenait souvent plaisir à faire couper la tête à de jeunes gens des meilleures familles du royaume, pour la faire mettre ensuite dans leur ventre, sans déclarer de quels crimes il les croyait coupables. On lit dans le journal de Knox qu’il se nommait Radiasinga, mot qui signifie le roi lion, et qui certainement était beaucoup trop noble pour lui. Mais quel nom donner à de pareils monstres ?

Ce qu’on raconte du riz et de la manière de le cultiver prouve peu l’industrie des habitans. On sait que l’eau est nécessaire pour la culture du riz, et l’on conçoit facilement qu’avec le secours des réservoirs et des canaux, les plaines du royaume de Candy peuvent devenir aussi fertiles que les plus humides vallées. Mais si l’on se rappelle que le pays est un