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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/237

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terait le travail domestique. Qu’une femme meure enceinte ou en couche, les Amboiniens croient qu’elle se change en une espèce de démon, dont ils font des récits aussi absurdes que leurs précautions pour éviter ce malheur. Une de leurs plus singulières opinions est celle qu’ils se forment de leur chevelure, à laquelle ils attribuent la vertu de soutenir un malfaiteur dans les plus cruels tourmens, sans qu’on puisse lui arracher l’aveu de son crime, à moins qu’on ne le fasse raser ; et ce qui doit faire admirer la force de l’imagination, cette idée est vérifiée par l’effet : l’auteur en rapporte deux exemples arrivés de son temps.

Avec tant de penchant à la superstition, on se figure aisément que les Amboiniens sont fort portés à la nécromancie. Cette science réside dans certaines familles renommées parmi eux. Quoiqu’ils les haïssent mortellement, parce qu’ils les croient capables de leur nuire, ils ne laissent pas d’avoir recours aux sortiléges, soit pour favoriser leurs amours ou pour d’autres vues. Ce vice règne principalement parmi les femmes. Mais si l’on examine à fond leur magie, on trouve qu’elle ne consiste le plus souvent que dans l’art de préparer subtilement des poisons, et que le reste n’est qu’un tissu d’impostures.

Les Amboiniens ont divers usages qui leur sont communs avec d’autres peuples de l’Orient, comme de s’accroupir pour faire leurs eaux, détestant l’usage d’uriner debout, qui,