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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/250

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puisqu’il n’avait pu l’éviter, et qu’il s’était vu obligé de se jeter le visage contre terre, pour n’être pas suffoqué par la fumée ; que lui et ses compagnons eurent le visage un peu défiguré, leurs cheveux brûlés, et leurs vêtemens fort endommagés. Il est vrai que l’herbe étant alors moins haute et plus verte, les flammes n’avaient pas le même degré de violence ; mais la fumée était d’autant plus épaisse. »

Au sud-est d’Amboine s’élève le petit groupe volcanique de Banda, ainsi nommé d’après l’île principale, que l’on appelle aussi Lantor. L’on cultive le muscadier dans ces petites îles, qui sont toutes volcaniques.

Timor-Laout et Vaiguiou sont deux grandes îles bien boisées, mais peu connues.

Il reste à joindre ici quelques propriétés des îles Moluques, qui regardent l’histoire naturelle. Argensola, remontant aux anciennes traces du girofle, prétend que les Chinois ont été les premiers qui en ont connu le prix. Ces peuples, dit-il, attirés par l’excellence de son odeur, en chargèrent leurs joncques pour le porter dans les golfes de Perse et d’Arabie ; mais il n’ajoute rien qui puisse faire connaître le temps de cette découverte. Pline a connu le girofle, et le décrit comme une espèce de poivre-long qu’il appelle cariophyllum. Les Perses l’ont nommé calafou. Il n’est pas question d’examiner ici lequel de ces deux noms a pris naissance de l’autre. Les Espagnols le nommaient anciennement girofa, ou