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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/26

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cipes de religion et de politesse. Touchés du malheur de leurs hôtes, non-seulement ils leur fournirent les nécessités de la vie, mais ils les aidèrent à sauver une partie de leur cargaison. Pour une petite quantité de couteaux, de ciseaux, d'aiguilles, de fil, de petits miroirs et de colliers de verre, ils se chargèrent de transporter dans un pays voisin tout ce qu’on avait pu sauver du naufrage, et de fournir encore des vivres aux Anglais sur la route. Après les avoir conduits l’espace d’environ deux cents milles, ils leur procurèrent d’autres porteurs et d’autres guides pour continuer leur marche. Elle fut de quarante jours, pendant lesquels ils ne firent pas moins de sept ou huit cents milles. Ils trouvèrent ensuite de nouveaux porteurs, qui les conduisirent et leur fournirent des provisions jusqu’au cap de Bonne-Espérance. Quelques Anglais, qui tombèrent malades en chemin, furent portés dans des hamacs sur les épaules de ces charitables Nègres : de quatre-vingts, il n’en mourut que trois ou quatre dans une route si longue et si pénible.

Entre Lagoa et Mozambique la côte n’est pas moins dangereuse : elle était connue autrefois sous le nom de Sofala et de Cuama ; mais les Portugais la nomment aujourd’hui Séna. Elle contient les états d’un grand nombre de princes bornés à de fort petits territoires. Les habitans sont de couleur noire, et idolâtres, à l’exception d’un petit nombre, que les