Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Portugais ont convertis au christianisme, et que l’on accuse d’être moins humains que les autres pour les Européens étrangers. Les habitans de ce pays ne veulent de commerce qu’avec les Portugais, qui entretiennent le long de la côte un petit nombre de prêtres pour tenir les Nègres dans leur dépendance, et tirer d’eux, à vil prix, leur ivoire et leur or, qu’ils envoient à Mozambique.

Mozambique est une île qui appartient à la couronne de Portugal ; elle est fortifiée par l’art et la nature ; mais l’air y est si malsain, que les criminels portugais de l’Inde, au lieu d’être punis de mort suivant les lois de leur nation, y sont bannis pour un certain nombre d’années, à la discrétion du gouverneur de Goa et de son conseil. On en voit revenir peu de cet exil ; car cinq ou six années de séjour à Mozambique passent pour une longue vie. Cette place est un port de rafraîchissement pour les vaisseaux portugais qui vont de l’Europe aux Indes ; ils y passent ordinairement trente jours, pour donner le temps de se rétablir aux soldats et aux matelots qui, ayant contracté en mer l’hydropisie et le scorbut, sont bientôt guéris par l’usage des fruits acides et des racines du pays ; leurs bâtimens emploient généralement tout le mois d’août pour se rendre de Mozambique à Goa.

Monbassa ou Monbaze est une île voisine du continent, à la distance d’environ, deux cent vingt milles de Mozambique. L’art a peu