Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/267

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des Moluques, dont elle n’est éloignée que d’environ quatre-vingts lieues.

Sa situation étant au milieu de la zone torride, on s’imagine aisément qu’il y règne une extrême chaleur. Peut-être serait-elle inhabitable, si ces ardeurs excessives n’étaient modérées par des pluies assez abondantes, qui rafraîchissent ordinairement la terre cinq ou six jours avant ou après les pleines lunes, et pendant les deux mois que le soleil, dans son cours annuel, emploie à passer au-dessus de l’île ; d’un autre côté, ce mélange de pluie et de chaleur, joint aux vapeurs qu’exhalent continuellement les mines d’or et de cuivre, qui sont en assez grand nombre dans le pays, y excite presque tous les jours, au coucher du soleil, des orages terribles et les plus furieux tonnerres. L’air y serait très-malsain, s’il n’était purifié par les vents du nord qui s’y font sentir avec violence pendant la meilleure partie de l’année. Aussitôt qu’ils viennent à manquer, ce qui est heureusement très-rare, le pays est désolé par diverses maladies contagieuses ; mais, lorsqu’ils soufflent avec leur force ordinaire, tous les habitans jouissent d’une santé parfaite. On en voit vivre sans maladies jusqu’à l’âge de cent ou de cent vingt ans.

De toutes les provinces qui composent le royaume de Macassar, il n’y en a point que la nature n’ait distinguée par quelque faveur particulière, qui la rend nécessaire à toutes les autres. Celles qui ne sont com-