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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/269

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qui ne rendent pas moins de son que les nôtres.

D’autres provinces ne semblent formées que pour le plaisir de leurs habitans. Quantité de petites rivières dont elles sont arrosées leur fournissent d’excellent poisson, qui fait pendant toute l’année la principale partie de leur nourriture. Mais rien n’approche de la peinture qu’on nous fait du voyage. La variété en est infinie ; ce sont des collines et des campagnes remplies d’arbres toujours verts ; des fruits et des fleurs dans toutes les saisons ; des oiseaux qui ne cessent jamais de chanter. Entre quantité de fleurs que la terre produit d’elle-même on donne un rang fort supérieur à celle qui se nomme bougna-genay-maura. Elle a quelque chose du lis ; mais son odeur est infiniment plus douce, et se fait sentir de beaucoup plus loin. Les insulaires en tirent une essence dont ils se parfument pendant leur vie, et qui sert à les embaumer après leur mort. Sa tige est d’environ deux pieds de haut ; elle ne sort pas d’un ognon comme le lis, mais d’une racine fort amère, qu’on emploie pour la guérison de plusieurs maladies, surtout des fièvres pourprées et pestilentielles. Les arbres les plus communs dans ces délicieuses plaines sont les citronniers et les orangers. Parmi les oiseaux, dont le nombre est si grand, que l’air en est quelquefois obscurci, soit qu’ils y naissent tous, ou que la beauté du pays les y attire des îles voisines, celui qu’on vante le