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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/285

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de l’Orient une distinction passagère, attachée, suivant le caprice du prince, à la personne qu’il lui plaît d’en revêtir, et qui ne passe pas toujours à ses descendant. Elle est fondée sur des titres qui la rendent perpétuelle : aussi les nobles y sont-ils plus fiers que dans aucun autre endroit du monde. On en distingue plusieurs sortes. Les principaux sont ceux dont la noblesse est attachée à des terres anciennement anoblies par les rois en faveur de quelques sujets qui avaient rendu des services considérables à l’état. Les concessions de cette nature rendent une terre inaliénable. Elles obligent les possesseurs de payer une certaine somme à la couronne, et de servir le roi dans ses armées à leurs propres frais, lorsqu’ils reçoivent l’ordre de le suivre. Cette noblesse se transmet sans fin aux descendans de la même race ; et s’ils meurent sans enfans, leurs terres sont réunies au domaine. Elle donne d’autant plus de puissance et d’autorité, que tous les vassaux d’un seigneur sont obligés, sans distinction de sexe, de servir leur seigneur par quartier, ou de se racheter du service par une somme équivalente. Ces anciens nobles et leurs descendans sont distingués par le titre de dacous, qui répond parmi nous au titre de duc. Ils ne paraissent à la cour qu’avec un nombreux cortége ; ils marchent immédiatement après les premiers princes du sang : ils remplissent les premières charges et les meilleurs gouvernemens du royaume. Le nom de dacous est si honorable,