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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/335

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hors de l’eau. Il est de couleur noire et plus petit que l’aigle ; mais son bec, qui n’a pas moins de deux palmes, est si dur et si fort, qu’il prend et qu’il enlève toutes sortes de poissons.

On trouve quantité de paons dans les îles de Calamianes. Au lieu de faisans et de perdrix, les montagnes y fournissent d’excellens coqs sauvages. Les cailles sont de la moitié plus petites que les nôtres ; elles ont le bec et les pieds rouges. Toutes les îles sont remplies d’une sorte d’oiseaux verts qui se nomment volanos, de plusieurs espèces de perroquets, et de cacatoës blancs, dont la tête est ornée d’une touffe de plumes. Les Espagnols avaient porté aux Philippines des dindons qui n’y ont pas multiplié. Ils y suppléent par une poule singulière, qui se nomme camboge, parce qu’elle vient de cette région, et qui a les pieds si courts, que ses ailes touchent la terre. Les coqs, au contraire, ont de longues jambes, et ne le cèdent en rien aux coqs d’Inde. On estime une autre sorte de poules qui ont la chair et les os noirs, mais d’excellent goût. Les grosses chauves-souris dont on a déjà parlé sont fort utiles à Mindanao, par la quantité de salpêtre qu’on y tire de leurs excrémens.

À l’égard des poissons, Pline n’en a nommé presque aucun qui ne se trouve dans ces mers : mais elles en ont d’extraordinaires, tels que le dougon, que les Espagnols ont nommé pesce-muger. Il ressemble au lamantin : il a le sexe et