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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/358

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avec ordre de leur fournir des habits et des vivres ; mais il avait voulu qu’on ne séparât point ceux qui étaient mariés, et qu’on n’en prît pas moins de deux ensemble, dans la crainte de causer trop de chagrin à ceux qui se verraient seuls. De trente-cinq qu’ils étaient à leur départ, il n’en restait plus que trente. La faim et les incommodités d’une longue navigation en avaient fait mourir cinq pendant le voyage ; et quelques jours après leur arrivée, il en mourut un autre qui reçut heureusement le baptême.

C’est sur leur récit que le P. Le Clain donne la description de leurs îles. Elles sont au nombre de trente-deux. Il y a beaucoup d’apparence, dit-il, qu’elles sont plus au midi que les îles Marianes, vers 11 ou 12 degrés de latitude septentrionale, et sous le même parallèle que Guivan, puisque ces étrangers, venant de l’est à l’occident, avaient abordé au rivage de cette bourgade. Le missionnaire se persuade aussi que c’est une de ces îles qu’on avait découvertes de loin quelques années auparavant. Un vaisseau des Philippines ayant quitté la route ordinaire, qui est de l’est à l’ouest sous le troisième parallèle, et s’étant un peu écarté du sud-ouest, l’aperçut pour la première fois. Les uns la nommèrent Caroline, du nom de Charles II, roi d’Espagne ; et d’autres l’île de Saint-Barnabé, parce qu’elle fut découverte le jour de cette fête. Depuis moins d’un an elle avait été vue d’un autre