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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/364

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occupent environ cent cinquante lieues de mer, depuis Guahan, qui en est la plus grande et la plus méridionale, jusqu’à Urac, qui est la plus proche du tropique.

Magellan, qui les découvrit le premier en 1521, les nomma îles des Larrons, dans le chagrin de s’être vu enlever par les insulaires quelques morceaux de fer et quelques instrumens de peu de valeur. Ensuite la multitude de petits bâtimens qui viennent à voiles déployées au-devant des navires de l’Europe leur fit donner le nom d’îles de las Velas, qu’elles ont perdu vers la fin du dernier siècle pour recevoir celui d’îles Marianes, en l’honneur de la reine d’Espagne, Marie-Anne d’Autriche, femme de Philippe IV.

Michel Lopez Legaspi en prit possession pour cette couronne en 1565 ; mais, n’y trouvant pas toutes les commodités qu’il désirait, il n’y fit pas un long séjour. Après avoir traité fort humainement les insulaires, il alla faire la conquête des Philippines, où les Espagnols tournèrent assez long-temps tous leurs soins. Les îles Marianes furent oubliées, jusqu’à ce que le zèle des missionnaires en réveillât l’idée. Le P. de Sanvitores, célèbre jésuite, excita la reine, veuve de Philippe IV et mère de Charles II, à faire répandre les lumières de l’Évangile dans ces régions sauvages. Cette princesse, qui gouvernait alors l’Espagne en qualité de régente, envoya des ordres au gouverneur de Manille. Les Espagnols se rendirent facilement maîtres