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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 4.djvu/62

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commode, et de le bien traiter. Les jours suivans, Pyrard eut peine à répondre aux empressemens du roi, qui voulait être informé des mœurs et des usages de la France. Son étonnement parut extrême lorsqu’il eut appris la grande supériorité d’étendue et de force que la France a sur le Portugal. Il demanda pourquoi les Français avaient abandonné la conquête des Indes à d’autres nations de l’Europe, et comment les Portugais avaient la hardiesse de faire passer leur roi pour le plus puissant de tous les chrétiens. Pyrard fut présenté aux reines des Maldives, qui l’occupèrent pendant plusieurs jours à satisfaire aussi leur curiosité. Elles lui firent mille questions sur la figure, les habits, les mariages et le caractère des dames de France. Souvent elles le faisaient appeler sans la participation du roi, et ces entretiens ne finissaient pas.

De quinze ou seize captifs qui avaient été conduits avant lui dans cette île, il ne restait que deux Flamands ; ce qui faisait le nombre de quatre, avec Pyrard et le compagnon qu’il avait amené ; tous les autres étaient morts ou de maladie ou par de funestes accidens. Enfin des quarante qui étaient échappés à la fureur des flots il n’en restait que cinq dans les autres îles, et les quatre de Malé. Pyrard employa toute sa faveur pour obtenir du moins qu’ils fussent tous rassemblés dans la même île. Cette grâce lui fut accordée. Ils se trouvèrent ainsi au nombre de neuf, quatre Français et cinq