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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/105

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cheval un jeune homme de seize ou dix-sept ans, accompagné de quatre valets de pied, qui portaient des oiseaux de proie sur le poing, et qui conduisaient une meute de chiens. Il s’arrêta pour nous demander qui nous étions. Nous satisfîmes sa curiosité par le récit de notre naufrage. Il parut sensible à nos infortunes ; et, nous recommandant d’attendre ses ordres dans la première cour du château, il entra dans la seconde. Bientôt une vieille femme en robe fort longue, avec un chapelet pendu au cou, vint nous avertir que le fils du seigneur nous faisait appeler. Nous passâmes dans la seconde cour, qui était environnée d’un beau péristyle. Le frontispice était une grande arcade ornée de riches gravures, au milieu desquelles s’offrait un écusson d’armes suspendu par une chaîne d’argent. On nous fit monter un escalier fort large, qui nous conduisit dans une grande salle, où nos premiers regards tombèrent sur une femme d’environ cinquante ans, qui était assise sur un riche tapis. Elle avait à ses côtés deux fort belles filles, et, sous ses yeux un vénérable vieillard, couché sur un petit lit, qu’une des deux filles rafraîchissait d’un éventail. Près de lui était le jeune gentilhomme qui nous avait fait appeler ; et plus loin, sur un autre tapis, neuf jeunes filles vêtues de damas blanc et cramoisi, qui s’occupaient d’un travail convenable à leur sexe. Nous nous mîmes à genoux devant le vieillard pour lui exposer notre situation. Il