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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/153

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blesse et de crainte. Quelques insulaires les prirent entre leurs bras, et les portaient tour à tour ; ce qui n’empêcha point que dans la marche il n’en mourût deux, qui furent laissées en proie aux bêtes féroces, dont nous avions vu paraître un grand nombre. Après avoir marché jusqu’au soir, nous arrivâmes dans un bourg d’environ cinq cents feux, que nous entendîmes nommer Cypantor. Là, nous fûmes enfermés dans un grand temple, dont les murailles étaient fort hautes et sans aucun ornement, sous une garde de plus de cent hommes, qui, avec des cris mêlés au son des tambours, nous veillèrent pendant toute la nuit.

» Le lendemain on nous fournit assez abondamment du riz, du poisson et divers fruits de l’île. La charité des habitans alla même jusqu’à nous donner quelques habits ; mais un courrier du broquen, c’est-à-dire du premier officier de l’état, apporta vers le soir un ordre de nous conduire à Pungor, ville éloignée de sept lieues. Cette nouvelle causa beaucoup de mouvement dans le bourg, comme si les habitans eussent réclamé quelque droit qu’on prétendit violer. On dressa plusieurs mémoires qui furent envoyés au broquen par son courrier. Cependant quelques officiers et vingt hommes à cheval, qui arrivèrent le jour suivant nous enlevèrent sans opposition. Nous nous arrêtâmes le soir dans une ville nommée Gondexilau, où l’on nous fit passer la nuit dans