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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/163

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tienne ; qu’il avait rendu de bons offices à tous les Portugais qui avaient relâché sur ces côtes, en les avertissant de la perfidie des Achémois, et qu’il avait servi depuis peu à leur faire remporter sur ces infidèles une victoire considérable dans laquelle ils leur avaient pris une galère, quatre galiotes et cinq fustes, après leur avoir tué plus de mille hommes. Ils priaient tous les capitaines, par les plaies de Notre Seigneur Jésus-Christ et par les mérites de sa sainte passion, d’empêcher qu’on ne lui fit aucun tort, et de lui donner au contraire toute l’assistance qu’il méritait par ses services et par sa foi. »

» Je fis au roi[1] d’Hintor quelques offres de ma personne ; car mon pouvoir était fort borné pour d’autres secours. Cependant, après m’avoir appris, qu’un de ses sujets mahométans l’avait chassé du trône et réduit à la misère dont j’étais témoin, il me jura que sa disgrâce n’était venue que de son attachement pour le christianisme et de son affection pour les Portugais. Quelques braves chrétiens, ajouta-t-il, auraient suffi pour le rétablir dans ses petits états, surtout depuis que le tyran se croyait si bien affermi dans son usurpation, qu’il n’avait pas plus de trente hommes pour sa garde. Ce récit n’ayant pu lui procurer de moi que

  1. On sent ici plus que jamais le ridicule abus de ce nom de roi donné au chef de quelques misérables pêcheurs d’une petite île des Malais, qui se trouvait trop heureux de se faire l’esclave d’un malheureux corsaire européen, dépouillé lui_même et manquant de tout.