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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/244

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de mes compagnons, ils demandèrent où tant de gens passaient la nuit. On leur dit que c’était sous les tentes qu’ils voyaient. Nous avions dressé effectivement de petites tentes avec des branches et des feuilles d’arbres. Ils demandèrent encore où couchaient Rol et moi, qui leur avions paru les plus respectés. On leur répondit que nous couchions dans la chaloupe sous les voiles ; après quoi ils rentrèrent dans leur pirogue pour retourner au village.

» Je fis à Rol et aux autres le récit de ce qui m’était arrivé dans mon voyage, et je leur donnai l’espérance de revoir le lendemain nos quatre hommes avec le buffle. La nuit se passa dans une profonde tranquillité ; mais, après le lever du soleil, nous fûmes surpris de ne pas voir paraître nos gens, et nous commençâmes à soupçonner qu’il leur était arrivé quelque accident. Quelques momens après, nous vîmes venir deux insulaires qui chassaient une bête devant eux. C’était un buffle ; mais je n’eus pas besoin de le considérer long-temps pour reconnaître que ce n’était pas celui que j’avais acheté. Un de nos gens qui entendait à demi la langue du pays et qui se faisait entendre de même, demanda aux deux noirs pourquoi ils n’avaient pas amené le buffle qu’ils nous avaient vendu, et où étaient nos quatre hommes. Ils répondirent qu’il avait été impossible d’amener l’autre, et que nos gens qui venaient après eux en conduisaient un second. Cette réponse ayant un peu dissipé notre inquiétude,