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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/259

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en plusieurs tribus, dont la première et la plus éminente est celle des princes. Les nambours ou grands-prêtres forment la seconde ; les bramines la troisième ; et les nahers ou naïres, qui sont les nobles du pays, composent la quatrième. La tribu des tives, qui est la cinquième, comprend ceux qui s’occupent à cultiver la terre, à recueillir le tary, et à distiller l’eau-de-vie. Ils portent quelquefois les armes, mais c’est par tolérance, après en avoir reçu l’ordre ou la permission du prince. Les maïnats, sixième tribu, n’ont pas d’autre occupation que de blanchir du linge et des toiles, dont on fabrique une prodigieuse quantité dans toutes les parties du Malabar. Les chètes, qui sont les tisserands, composent aussi une tribu particulière ; et Dellon, voyageur français, assure qu’il en est de même de presque tous les métiers. Les moucouas sont la plus nombreuse. Leur unique exercice est la pêche. Ils ne peuvent habiter que sur le rivage de la mer, où tous leurs villages sont bâtis. On les estime indignes de porter les armes ; et, dans le plus grand besoin de soldats, ils ne sont employés qu’à porter le bagage. La dernière et la plus vile de toutes les tribus du Malabar, est celle des pouliats. Cette malheureuse espèce d’hommes est regardée de toutes les autres comme la plus méprisable partie de l’humanité, et comme indigne du jour. Les pouliats n’ont pas de maison stable. Ils vont errans dans les campagnes ; ils se retirent sous des arbres, dans des caver-