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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/272

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dition de leur mère, et n’ont aucun droit à la noblesse. En un mot, les hommes de toutes les tribus peuvent s’allier ou dans leur propre tribu, ou dans celle qui est immédiatement au-dessous ; mais il n’est jamais permis aux femmes de se mésallier ; l’infraction de cette loi leur coûte la vie ou la liberté.

Les princes, les nambouris, les bramines et les naïres ont ordinairement chacun leur femme, qu’ils s’efforcent d’engager par leurs libéralités et leurs caresses à se contenter d’un seul mari ; mais ils ne peuvent l’y contraindre. Elle a droit de s’en procurer plusieurs, pourvu qu’ils soient tous ou de sa tribu, ou d’une tribu supérieure. C’est une loi fort ancienne entre les Gentous du Malabar, que les femmes peuvent avoir autant de maris qu’elles en veulent choisir, par opposition peut-être aux mahométans, qui ont la liberté de prendre autant de femmes qu’ils en peuvent nourrir. Jamais cette multiplicité de maris ne produit aucun désordre : s’ils sont d’une tribu qui leur donne droit de porter les armes, celui qui rend une visite à leur femme commune laisse ses armes à la porte de la maison pendant tout le temps qu’il s’y arrête, et ce signal en éloigne les autres. Ceux à qui leur tribu ne permet pas d’être armés laissent d’autres marques à la porte, qui n’assurent pas moins leur tranquillité.

Au reste, les promesses, qui font l’unique bien de ces mariages, n’engagent les Malaba-