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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/271

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d’officiers qui obligent le peuple de se retirer.

Les princes, qui ont ici tant de supériorité sur les autres tribus dans l’ordre politique, sont inférieurs, dans l’ordre de la religion, aux nambouris et aux bramines, dont les tribus ne sont pas moins révérées des Malabares que de tous les autres Gentous de l’Inde. Observons, pour éclaircir toutes ces différences, qu’une des coutumes les plus sacrées est celle qui exclut les enfans de la succession de leurs pères, parce qu’ils n’en tirent pas leur noblesse, et qu’ils la tirent seulement de leur mère, à la tribu desquelles ils appartiennent toujours. On marie ordinairement les princesses avec des nambouris ou des bramines ; et les enfans qui sortent de ces mariages sont princes et capables de succéder à la couronne ; mais, comme il n’y a pas toujours assez de princesses pour tous les nambouris et les bramines, ils peuvent épouser aussi des femmes de leur propre tribu : alors les enfans sont de la tribu de leur mère. Les princes n’épousent point de princesses : ils prennent leurs femmes dans la tribu des naïres ; d’où il arrive que leurs enfans sont naïres et ne sont pas princes. Les naïres se marient ordinairement dans leur propre tribu, qui est la plus nombreuse, et leurs enfans sont naïres. Cependant ils ont la liberté de se choisir des femmes dans des tribus qui suivent immédiatement la leur, comme celles des maïnats et des chètes ; mais alors leurs enfans suivent la con-