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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/279

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plus se servir des autres armes. Ceux qui portent le sabre l’ont nu dans une main, avec une rondache dans l’autre. Toutes les armes sont entretenues avec une propreté dont les autres Indiens sont fort éloignés.

Dans les académies, la jeune noblesse est souvent exercée aux fonctions militaires devant le prince et les grands. On nomme des juges. Les directeurs choisissent les plus habiles écoliers, et les divisent en deux bandes, qui doivent combattre en champ clos pendant un temps limité ; mais ces divertissemens dégénèrent presque toujours en véritables combats, et finissent par une effusion de sang qui coûte la vie à plusieurs de ces jeunes champions.

Quoique les naïres soient naturellement braves, et qu’ils portent toujours leurs armes nues, ils en font rarement usage pour satisfaire leurs ressentimens particuliers. La plupart de leurs différens se terminent par des injures. S’ils en viennent quelquefois aux mains, ils commencent par mettre bas leurs armes, et leur combat se fait à coups de poings. Lorsqu’il s’élève une querelle d’importance entre deux naïres riches et puissans, et que l’honneur de leurs familles y est intéressé, chacun des deux adversaires choisit un ou plusieurs de ses vassaux dans une tribu inférieure. Ils sont abondamment nourris pendant quelques semaines. On leur apprend à manier les armes. Aussitôt qu’on les croit bien instruits, on convient du jour et du lieu où le différent doit se terminer. Le