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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/298

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Les cocotiers, qui sont toujours verts et chargés de fruits, s’avancent jusqu’au bord du rivage, où, pendant la marée, les brisans vont arroser leurs racines, sans que ces cocotiers reçoivent aucune altération de l’eau salée. Mais ce ne sont pas les bois seuls qui font l’ornement de cette côte. On y voit de belles campagnes de riz, des prairies, des pâturages, de grandes rivières, de gros ruisseaux et des torrens d’eau pure. De Calicut et de la côte septentrionale, on peut aller vers le sud jusqu’à Coyland par des eaux internes. Il est vrai qu’elles n’ont pas assez de profondeur pour recevoir de gros bâtimens ; mais elles forment de grands étangs, des viviers et des bassins pour toutes sortes d’usages. Elles nourrissent une extrême quantité de poissons. Les arbres y sont couverts d’une perpétuelle verdure, et la terre n’est pas moins ornée, parce que la gelée, la neige et la grêle n’y flétrissent jamais l’herbe ni les fleurs.

Les royaumes de Cananor et de Calicut, continue le même écrivain, sont les deux pays des Indes qui ont été connus les premiers des Portugais. Celui de Cananor, où la plupart des géographes font commencer la côte de Malabar, est à quatorze ou quinze lieues de Mangalor. Caiicut, siége de l’empire des Samorins, commence proche de la rivière de Berghera, au nord du royaume de Cananor, et se termine à celui de Cranganor. Sa longueur est de trente ou quarante lieues sur vingt de largeur. Cranganor est entre Calicut et Cochin. Il n’est pas