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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/363

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exact des personnes et des marchandises qui ont passé l’eau pendant le jour.

En arrivant à Golconde, Tavernier apprit avec chagrin que son agent était mort, et que la chambre où il l’avait laissé avait été scellée de deux sceaux, l’un du cadi, qui est comme le chef de la justice, et l’autre du cha-bander ou saban-dar, qu’il compare à notre prévôt des marchands. Un officier de justice gardait la porte nuit et jour, avec deux valets qui avaient servi l’agent jusqu’à sa mort. Après avoir demandé à Tavernier si l’argent qui se trouvait dans la chambre était à lui, on en exigea des preuves, qui furent le témoignage des chérifs mêmes qui l’avaient compté par son ordre. On lui fit signer un papier par lequel il déclarait qu’on n’en avait rien détourné ; et les frais de ces procédures lui parurent si légers, qu’il admira également la fidélité et le désintéressement de la justice indienne.

Il entreprit bientôt de visiter une autre mine de diamans qui est dans le royaume de Golconde, à sept journées de la capitale. Elle est proche d’un gros bourg ou passe la même rivière qu’il avait traversée en revenant de Raolkonde. De hautes montagnes forment une sorte de croissant à une lieue et demie du bourg ; et c’est dans l’espace qui est entre le bourg et les montagnes qu’on trouve le diamant. Plus on cherche en s’approchant des montagnes, plus on découvre de grandes pierres ; mais si l’on remonte trop haut, on ne rencontre plus rien.