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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/364

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Ce voyage, suivant le calcul de Tavernier, est de cinquante-cinq lieues.

Il fut surpris de trouver aux environs de cette mine jusqu’à soixante mille personnes qu’on y employait continuellement au travail. On lui raconta qu’elle avait été découverte depuis environ cent ans par un pauvre homme, qui, bêchant un petit terrain pour y semer du millet, avait trouvé une pointe-naïve du poids d’environ vingt-cinq carats. La forme et l’éclat de cette pierre la lui avaient fait porter à Golconde, où les négocians avaient reçu avec admiration un diamant de ce poids, parce que les plus gros qui fussent connus auparavant n’étaient que de dix à douze carats. Le bruit de cette découverte n’ayant pas tardé à se répandre, plusieurs personnes riches avaient commencé aussitôt à faire ouvrir la terre, et l’on n’avait pas cessé d’y trouver quantité de grandes pierres. Il s’en trouvait en abondance depuis dix jusqu’à quarante carats, et quelquefois de beaucoup plus grandes, puisque, suivant le témoignage de Tavernier, Mirghimola, ce même capitaine indien dont on a parlé, fit présent au grand mogol Aureng-zeb d’un diamant de cette mine qui pesait neuf cents carats avant d’être taillé. Mais la plupart de ces grandes pierres ne sont pas nettes, et leurs eaux tiennent ordinairement de la qualité du terroir. S’il est humide et marécageux, la pierre tire sur le noir ; s’il est rougeâtre, elle tire sur le rouge, et suivant les autres endroits,