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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/384

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Les sollicitations du roi de Tanjaour et des princes du même culte, jointes à l’espérance de piller un pays où depuis long-temps toutes les nations du monde venaient échanger leur or et leur argent pour des marchandises, déterminèrent enfin le roi des Marattes à faire partir une armée de soixante mille chevaux et de cent cinquante mille hommes d’infanterie, dont il donna le commandement à son fils aîné, Ragodgi-Bonsolla Sena-Saheb-Soubab. Elle se mit en marche au mois d’octobre 1739. Daoust-Aty-Khan, informé de son approche, rappela son fils et son gendre, qui tenaient encore le roi de Tanjaour bloqué dans sa capitale. Il était question de mettre leurs propres états à couvert. Cependant ces deux généraux ne se déterminèrent pas tout d’un coup à s’éloigner de leurs conquêtes, et laissèrent avancer l’ennemi, qui répandait le ravage et la terreur sur son passage. Daoust se hâta de rassembler tout ce qui lui restait de troupes, avec lesquelles il alla se saisir des gorges de la montagne de Canamay, vingt-cinq lieues à l’ouest d’Arcate, défilés très-difficiles, et qu’un petit nombre de troupes peut défendre contre une nombreuse armée.

Les Marattes y arrivèrent au mois de mai 1740. Après avoir reconnu qu’il leur était impossible de forcer le nabab d’Arcate dans son poste, ils campèrent à l’entrée des gorges, d’où ils firent tenter secrètement la fidélité du prince gentou qui gardait un autre passage avec cinq