Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/399

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

» Votre seigneurie me dit que votre roi nous a donné une place considérable ; mais elle devrait savoir, que, quand nous nous sommes établis à Pondichéry, ce n’était qu’un emplacement de sable qui ne rendait aucun revenu ; si d’un village qu’il était alors nous en avons fait une ville, c’est par nos peines et nos travaux ; c’est avec les sommes immenses que nous avons dépensées pour la bâtir et la fortifier, dans la seule vue de nous défendre contre ceux qui viendraient injustement nous attaquer.

» Vous dites que vous avez ordre de vous emparer des forteresses de Trichenapaly et de Gindgy ; à la bonne heure, si cette proximité n’est pas pour vous une occasion de devenir notre ennemi. Tant que les Mogols ont été maîtres de ces contrées, il ont toujours traité les français avec autant d’amitié que de distinction, et nous n’ayons reçu d’eux que des faveurs. C’est en vertu de cette union que nous avons recueilli la veuve du nabab Aly-Daoust-Khan, avec toute sa famille, que la frayeur a conduite ici après la bataille où la fortune a secondé votre valeur. Devions-nous leur fermer nos portes, et les laisser exposées aux injures de l’air ? Des gens d’honneur ne sont pas capables de cette lâcheté. La femme de Sander-Saheb, fille d’Aly-Daoust-Khan, et sœur de Sabder-Aly-Khan, y est aussi venue avec sa mère et son frère, et les autres ont repris le chemin d’Arcate. Elle voulait passer à Trichenapaly ; mais ayant appris que vous en faisiez