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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 5.djvu/410

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Indes un faste capable d’étonner ce peuple même, celui de l’univers à qui la pompe extérieure en impose le plus. Il est mort à Paris dans l’indigence. Il y avait rapporté l’habitude de manières royales qu’il mêlait avec adresse à l’urbanité française qu’il ne blessait pas. Mais, toujours préoccupé du luxe asiatique, il affectait de mépriser le cortége simple et peu nombreux qui accompagne ordinairement nos rois. Il ne faisait pas réflexion que tout grand appareil est difficile à mouvoir, et que ce qui peut convenir au despote immobile et invisible qui se montre une fois l’an à un peuple d’esclaves pourrait embarrasser beaucoup nos monarques, qui, dans leurs palais toujours ouverts, vivent sous les yeux de leurs sujets.

Il suffira de rappeler ici que Pondichéry, prise par les Anglais dans la dernière guerre, et rendue par le traité de paix de 1763, sort peu à peu de ses ruines, et reprend par degrés son ancien commerce, quoiqu’elle n’ait plus la même puissance.

Nous trouvons dans la relation de Dellon, que nous avons déjà citée, l’histoire d’une fourberie très-singulière et très-hardie, qui peut égayer nos lecteurs en finissant cet article.

Un Portugais, dont la fortune était fort dérangée, mais qui avait beaucoup d’esprit et de hardiesse, ayant eu l’occasion de s’assurer qu’il ressemblait parfaitement au comte de Sar-