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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/165

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l’Europe et dans l’Asie, aboutit enfin à l’empire du Mogol pour n’en plus sortir. On sait, continue-t-il, qu’une partie de ces trésors se transporte en Turquie pour payer les marchandises qu’on en tire ; de la Turquie ils passent dans la Perse, par Smyrne, pour le paiement des soies qu’on y va prendre ; de la Perse ils entrent dans l’Indoustan, par le commerce de Moka, de Babel-Mandel, de Bassora et de Bender-Abassi ; d’ailleurs il en vient immédiatement d’Europe aux Indes par les vaisseaux des compagnies de commerce. Presque tout l’argent que les Hollandais tirent du Japon s’arrête sur les terres du Mogol ; on trouve son compte à laisser son argent dans ce pays, pour en rapporter des marchandises. Il est vrai que l’Indoustan tire quelque chose de l’Europe et des autres régions de l’Asie ; on y transporte du cuivre qui vient du Japon, du plomb et des draps d’Angleterre ; de la cannelle, de la muscade et des éléphans de l’île de Ceylan ; des chevaux d’Arabie, de Perse et de Tartarie, etc. Mais la plupart des marchands paient en marchandises, dont ils chargent aux Indes les vaisseaux sur lesquels ils ont apporté leurs effets ; ainsi la plus grande partie de l’or et de l’argent du monde trouve mille voies pour entrer dans l’Indoustan, et n’en a presque point pour en sortir.

Bernier ajoute une réflexion singulière. Malgré cette quantité presque infinie d’or et