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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/170

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infinie de toiles qu’on fabrique aux Indes est encore la matière d’un tribut ; 4o. le fermier de la mine de diamans paie à l’empereur une très-grosse somme : il doit lui donner les plus beaux et les plus parfaits ; 5o. les ports de mer, particulièrement ceux de Sindy, de Barothe, de Surate et de Cambaye, sont taxés à de grosses sommes. Surate seule rend ordinairement trois laks pour les droits d’entrée, et onze pour le profit des monnaies qu’on y fait battre ; 6o. toute la côte de Coromandel et les ports situés sur les bords du Gange produisent de gros revenus ; 7o. l’empereur recueille l’héritage de tous les sujets mahométans qui sont à sa solde. Tous les meubles, tout l’argent et tous les effets de ceux qui meurent lui appartiennent de plein droit. Il arrive de là que les femmes des gouverneurs de provinces et des généraux d’armée sont souvent réduites à des pensions modiques, et que leurs enfans, s’ils sont sans mérite, tombent dans une extrême pauvreté ; enfin les tributs des radjas sont assez considérables pour tenir place entre les principaux revenus du grand-mogol.

Ce casuel de l’empire égale à peu près ou surpasse même les immenses richesses que l’empereur tire des seuls fonds de son domaine. On serait étonné d’une si prodigieuse opulence, si l’on ne considérait qu’une partie de ces trésors sort tous les ans de ses mains, et recommence à couler sur ses terres. La moitié de l’empire subsiste par les libéralités du souve-