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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/171

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rain, ou du moins elle est constamment à ses gages. Outre ce grand nombre d’officiers et de soldats qui ne vivent que de leur paie, tous les paysans qui labourent pour lui sont nourris à ses frais, et la plus grande partie des artisans des villes, qui ne travaillent que pour son service, sont payés du trésor impérial. Cette politique, rendant la dépendance de tant de sujets plus étroite, augmente au même degré leur respect et leur attachement pour leur maître.

Joignons à cet article quelques remarques de Mandelslo. Il vit dans le palais d’Agra une grosse tour dont le toit est couvert de lames d’or, qui marquent les richesses qu’elle renferme en huit grandes voûtes remplies d’or, d’argent et de pierres précieuses. On l’assura que le grand-mogol qui régnait de son temps avait un trésor dont la valeur montait à plus de quinze cents millions d’écus ; mais ce qu’il ajoute est beaucoup plus positif : « Je suis assez heureux, dit-il, pour avoir entre les mains l’inventaire du trésor qui fut trouvé après la mort de Schah-Akbar, tant en or et en argent monnayé qu’en lingots et en barres, en or et argent travaillés, en pierreries, en brocarts et autres étoffes, en porcelaines, en manuscrits, en munitions de guerre, armes, etc. ; inventaire si fidèle, que j’en dois la communication aux lecteurs.

» Akbar avait fait battre des monnaies de vingt-cinq, de cinquante et de cent tôles, jus-