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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/203

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d’agate, de cristal ou d’ambre. Le fourreau n’est pas moins riche à proportion. Lorsqu’ils sortent et qu’ils craignent la pluie ou le vent, ils prennent par-dessus leurs habits une écharpe d’étoffe de soie qu’ils se passent par-dessus les épaules, et qu’ils se mettent autour du cou pour servir de manteau. Les seigneurs, et tous ceux qui fréquentent la cour font éclater leur magnificence dans leurs habits ; mais le commun des citoyens et les gens de métier sont vêtus modestement. Les mollahs portent le blanc depuis la tête jusqu’aux pieds.

Les femmes et les filles des mahométans ont ordinairement autour du corps un grand morceau de la plus fine toile de coton, qui commence à la ceinture, d’où il fait trois ou quatre tours en bas, et qui est assez large pour leur pendre jusque sur les pieds. Elles portent sous cette toile une espèce de caleçons d’étoffe légère. Dans l’intérieur de leurs maisons, la plupart sont nues de la ceinture en haut, et demeurent aussi nu-tête et pieds nus ; mais lorsqu’elles sortent ou qu’elles paraissent seulement à leur porte, elles se couvrent les épaules d’un habillement, par-dessus lequel elles mettent encore une écharpe. Ces deux vêtemens étant assez larges, et n’étant point attachés ni serrés, voltigent sur leurs épaules, et l’on voit souvent nue la plus grande partie de leur sein et de leurs bras. Les femmes riches ou de qualité ont aux bras des anneaux et des cercles d’or.