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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/235

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thodes et des recettes. Le plus ancien et le principal est écrit en vers. Leur pratique est fort différente de la nôtre ; ils se fondent sur ces principes, qu’un malade qui a la fièvre n’a pas besoin de nourriture ; que le principal remède des maladies est l’abstinence ; qu’on ne peut donner rien de pire à un malade que des bouillons de viande, ni qui ne se corrompe plus tôt dans l’estomac d’un fiévreux, et qu’on ne doit tirer du sang que dans une grande nécessité, telle que la crainte d’un transport au cerveau, ou dans les inflammations de quelque partie considérable, telle que la poitrine, le foie ou les reins. Bernier, quoique médecin, ne décide point, dit-il, la bonté de cette pratique ; mais il en vérifia le succès. Il ajoute qu’elle n’est pas particulière aux médecins gentous ; que les médecins mogols et mahométans, qui suivent Avicène et Averroës, y sont fort attachés ; surtout à l’égard des bouillons de viande ; que les Mogols, à la vérité, sont un peu plus prodigues de sang que les Gentous, et que, dans les maladies qu’on vient de nommer, ils saignent ordinairement une ou deux fois ; « mais ce n’est pas de ces petites saignées de nouvelle invention : ce sont de ces saignées copieuses des anciens, de dix-huit à vingt onces de sang, qui vont souvent jusqu’à la défaillance, mais qui ne manquent guère aussi d’étrangler, suivant le langage de Galien, les maladies dans leur origine. »

Pour l’anatomie, on peut dire absolument