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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/244

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leur paraît si nécessaire, que ceux qui ont le malheur de la perdre ne peuvent ni manger, ni boire, ni parler, ni quitter même la place où ils se trouvent avant qu’on leur en ait apporté une autre de chez le prêtre qui les vend. Les femmes en portent comme les hommes depuis l’âge de douze ans.

La plupart des parsis habitent le long des côtes maritimes, et trouvent paisiblement leur entretien dans le profit qu’ils tirent du tabac qu’ils cultivent, et du terry qu’ils tirent des palmiers, parce qu’il leur est permis de boire du vin. Ils se mêlent aussi du commerce de banque et de toutes sortes de professions, à la réserve des métiers de maréchal, de forgeron et de serrurier, parce que c’est pour eux un péché irrémissible d’éteindre le feu. Leurs maisons sont petites, sombres et mal meublées. Dans les villes ils affectent d’occuper un même quartier. Quoiqu’ils n’aient point de magistrats particuliers, ils choisissent entre eux deux des plus considérables de la nation, qui décident les différens, et qui leur épargnent l’embarras de plaider devant d’autres juges. Leurs enfans se marient fort jeunes ; mais ils continuent d’être élevés dans la maison paternelle jusqu’à l’âge de quinze ou seize ans. Les veuves ont la liberté de se remarier. Si l’on excepte l’avarice et les tromperies du commerce, vice d’autant plus surprenant dans les parsis, qu’ils ont une extrême aversion pour le larcin, ils sont généralement de meilleur