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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/255

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dans une extrême inquiétude. Ils virent arriver le lendemain matin un officier persan avec un détachement, qui, après s’être emparé du trésor et des équipages de l’empereur, fit proclamer dans le camp que chacun pouvait se retirer librement avec ses équipages, et tout ce qu’il pourrait emporter, sans craindre d’être arrêté ni de recevoir d’insulte. Un moment après, six cavaliers persans vinrent enlever l’itimadoulet. Ils le conduisirent au quartier de l’empereur, dans leur propre camp, et le laissèrent avec ce prince. Après la dispersion de l’armée, Nadir-Schah pouvait marcher droit à la capitale ; mais, voulant persuader au peuple que sa marche était concertée avec Mohammed-Schah, il fit prendre les devans à Scadet-Khan pour disposer les esprits à l’exécution de ses desseins. Ce khan partit avec deux mille chevaux persans, commandés par un des fils de Nadir-Schah. Il commença par faire publier à Delhy une défense de s’opposer aux Persans. Ensuite, ayant fait appeler le gouverneur du fort, il lui communiqua des lettres munies du sceau de l’empereur, qui portaient ordre de faire préparer le quartier de Renchen-Abad pour Nadir-Schah, et d’évacuer le fort pour y loger le détachement qui l’avait suivi. Cet ordre parut étrange au gouverneur ; mais il ne laissa pas de l’exécuter avec une aveugle soumission. Les deux mille Persans entrèrent dans le fort. Scadet-Khan prit le temps de la nuit pour s’y