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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 6.djvu/270

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CHAPITRE X.

Voyage de Bernier à Cachemire.

Cachemire bornant au nord les états du Mogol, nous terminerons ce qui regarde ce grand empire par la description de cette province, l’une des contrées les plus délicieuses de l’univers, et qui forme un des articles les plus agréables du recueil des voyageurs.

Un médecin célèbre, un philosophe au-dessus du commun, un observateur également sensible et judicieux, qui voyage dans le dessein de s’instruire et de se rendre utile à l’instruction d’autrui, mérite sans doute un rang distingué dans ce recueil. C’est à tous ces titres que les remarques de Bernier sur l’empire du Mogol sont singulièrement estimées.

La curiosité de voir le monde l’avait déjà fait passer dans la Palestine et dans l’Égypte, où, s’étant remis en chemin pour le grand Caire, après s’y être arrêté plus d’un an, il se rendit en trente-deux heures à Suez, pour s’y embarquer sur une galère qui le fit arriver le dix-septième jour à Djeddah, port de la Mecque. De là, un petit bâtiment l’ayant porté à Moka, il se proposait de passer en Éthiopie ; mais, effrayé du traitement qu’on y faisait aux catholiques, il s’embarqua dans un